Lettres aux maisons de paix

1.

Nous sommes inondés de violence, que ce soit dans les médias, dans notre société ou dans la communauté mondiale. Cette situation se répercute dans les actions et dans les comportements des individus, adultes et enfants. Cela touche et concerne tout le monde.  
La notion d'une « éducation pour la paix » promue par l'UNESCO,pour la décennie 2000-2010 n'est pas tès répandue dans les différents médias. Cette initiative peut apparaître comme une solution abstraite et simpliste face à la culture de la violence dans laquelle nous vivons. Cependant, nous sommes convaincus que l'éducation pour la paix constitue la meilleure solution, sans ecarter toutes les autres possibilités et nécessités.
Dans notre monde, l'éducation est au cœur du changement social. L'histoire nous a donné assez d'exemples qui prouvent que l'éducation peut inculquer la haine et la violence et déformer la vision du monde. Nous savons combien l'éducation influence et transforme la société. Il nous faut donc reconnaître le potentiel que représente notre système d'éducation, force extraordinaire pour construire une société qui valorise la justice sociale, le respect de l'autre et qui croit dans la dignité et dans les droits de toute vie humaine - en bref, une culture de la paix.  
Est il illusoire de se demander ce à quoi pourrait aboutir une scolarité, où du primaire au secondaire, il y aurait une heure par semaine d'éducation à la paix. Les programmes ont matière a être alimenté: de la Gestion du stress, à l'apprentissage de la communication non violente, les méthodes de résolution pacifique des conflits, les démarches de connaissance de soi (et de l'autre), l'écologie, l’éthique, la citoyenneté, l'égalité homme/femme, l'étude des oeuvres des prix Nobel de la paix, une vision plus positive de l'histoire une philosophie de la paix, etc...Les leçons de cette heure hebdomadaire ne transformeront pas notre monde comme par enchantement. Néanmoins, cette activité stimulera nos élèves à penser autrement, à se comporter autrement, à devenir plus conscient des processus de la violence qu'ils voient autour d'eux, à faire des choix plus responsables, à créer des dynamismes de coopération, etc … Nous aurons fait un pas vers une évolution, et un grand pas. En une génération tout peut changer. La mesure (une heure/semaine) ne nécessite pas de gros moyens financiers, à part préparer un programme, former les instituteurs et professeurs. Ce pourrait être une heure dans une nouvelle matière, ou une heure qui pourrait s’inscrire dans toutes les matières, et qui alternerait dans chaque discipline. ( que ce soit en français, en langue, en histoire, en sport, art, même en maths avec un peu d’imagination, etc….). Une heure par semaine, du primaire jusqu'au lycée, imaginez ce que cela peut générer dans les consciences! Est-ce une utopie, est ce trop difficile à mettre en place. S’il vous plait, prenez trois secondes avant de répondre : est ce que cela n’est pas IMPORTANT pour nos enfants, pour la société et l’avenir de l’humanité …..? 
Et si vous voulez faire un geste, amusez-vous à inventer tout ce que vous voulez pour répandre cette idée. ( Parlez-en autour de vous, à vos amis, aux enfants, aux enseignants; envoyez des courriels, faites des pétitions, utilisez tous les médias possibles....)  
Cette idée s’éveillera bien un jour dans la conscience collective, et dans le cœur des décideurs. 
Lorsque le temps vient pour quelque chose de nouveau, cela se répand dans les consciences, avant de devenir réalité. Chacun peut être informé, chacun peut propager l'idée, et lui apporter sa force d'intention. Rien de difficile et rien à perdre, mais tant à gagner. 
La force de l'évidence fera le reste. 
merci beaucoup 
 
" L'Assemblée générale des Nations Unies ... invite les États Membres à prendre les mesures nécessaires pour que la pratique de la non-violence et de la paix soit enseignée à tous les niveaux de leurs sociétés respectives, y compris dans les établissements d'enseignement."(1998) 

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2.

 

Pour un autre mode de  consommation

La consommation telle qu’elle dans notre société n’a pas pour objectif de satisfaire des « vrais » besoins mais plutôt de réaliser du profit en vendant des marchandises… C’est le principe du commerce.

Mais aujourd’hui ce principe du commerce a été perverti. L’enjeu aujourd’hui c’est de maîtriser une source de manipulation et de pouvoir.

Nous voulons attirer l’attention sur ce qui devient dramatique :  les dérives dues aux pouvoirs devenus exorbitants des multinationales. Pouvoir de dicter la politique des états (guerre d’Irak), pouvoir de contrôler l’économie mondiale.

Nous assistons à une hausse extrême et artificielle des produits alimentaires de base dans le monde. Le fonctionnement du marché de production et de distribution a été perverti par des lois qui ont favorisé de façon dramatique la main-mise et l’emprise des multinationales sur nos besoins fondamentaux.

La relative commodité de la distribution : avoir tout, tout de suite, a montré ses limites et ses vices cachés. Le marché de production et de distribution est totalement contrôlé par des multinationales ( Monsanto inonde le marché  de plants stériles, et avec copyright).

Nous pouvons le déplorer, et rester passif. Mais nous pouvons aussi le refuser. Car ultimement, c’est le consommateur qui a le pouvoir.. Sauf s’il est complètement conditionné.

Aujourd’hui  est-on prêt à consommer autrement ?… autrement dit de façon plus responsable.

Encore faut-il s’en donner les moyens et pour cela changer nos choix, nos habitudes et nos modes de relations.

Cela est possible à une échelle individuelle dans un premier temps, plus collective par la suite, mais dans tous les cas il y a nécessité, pour être efficace, d’une implication personnelle de chacune et chacun.

Changer nos habitudes de consommation au niveau alimentaire signifie par exemple : ne plus avoir de tout, tout de suite et tout le temps. Il est bien évident que le rythme de la nature n’est pas de fournir en fonction des désirs humains, il y a des rythmes que respectaient nos anciens et qui préservaient la nature et qui sont reconnus comme favorable à la santé (ne consommer que des fruits de saison par exemple).

Il ne s’agit pas, bien évidemment, de retourner aux modes d’alimentation d’autrefois, mais de revenir à un respect des rythmes naturels dans les productions. Quelques connaissances simples sur les productions technico-chimico-pharmaceutiques peuvent dégoûter à tout jamais de manger certaines choses…Le progrès technique doit il être uniquement au service de l’économie ?.

Le progrès technique dans l’alimentation est totalement soumis au fonctionnement du marché économique qui favorise uniquement les multi-nationales. C’est un fait que nous observons presque comme une fatalité.

Privilégiant un mode de surconsommation, nous en constatons aujourd’hui les conséquences  : obésité, hypertension et allergies de plus en plus répandues, dégradation de l’environnement, problème d’attention et de sens des valeurs chez les enfants.

Le commerce en général a généré les mêmes dérives que la production, autrement dit se sont établis de grands groupes de contrôle qui peuvent décider des prix (de façon indirecte pour rester caché). Il est bien évident que ce genre de procédé profite à certains. Il est néfaste à la grande majorité. 86 % de la richesse mondiale est concentrée sur 12 % de la population. Ce système est en déséquilibre. Il ne peut que conduire à un écroulement.

Les grands débats économiques nous échappent, mais nous ne sommes pas impuissants. Commençons par réhabiliter de petites unités de production. Cela va éviter les grandes concentrations de production (qui éliminent les petites) et va donc mettre la production à proximité de la consommation, réduisant  la longueur du circuit de distribution (et donc le gaspillage d’énergie pour des transports inutiles).

Il est donc possible, de nombreux cas pourraient être signalés, d’établir des liens plus ou moins directs entre producteurs et consommateurs, liens signifiant, non plus une relation aveugle dans le cadre du marché, mais basé sur la connaissance et la confiance des uns et des autres. Encourager les marchés locaux et le commerce de proximité est, à tout point de vue (économique, social et écologique) ce que nous pouvons faire de mieux.

Ce système fonctionne. Il s’agit de le promouvoir et de le développer. La puissance des multinationales est déjà arrivée à un stade où nous ne sommes presque plus maître de nos désirs, et de notre gestion de l’avenir…

Nous pouvons devenir de plus en plus tout à la fois : consommateurs, salariés et spectateurs de nos multinationales. Mais nous pouvons aussi créer des espaces de liberté…. Cela implique bien entendu de se prendre en charge ...

Nous ne sommes pas contre l’existence des multinationales, nous dénonçons le pouvoir qu’elles ont pris sur les affaires mondiales et donc sur chaque vie individuelle.

La guerre en Irak et l’augmentation exorbitante du prix des matières premières agricoles en sont les signes connus les plus inquiétants.. Et combien que nous ne savons pas !

Nous étions éduqués à penser que c’était les aléas du marché qui déterminaient la réussite de telle entreprise financière, aujourd’hui nous voyons comment des entreprises financières, pour favoriser leur enrichissement, déterminent la politique des états, et des grandes institutions internationales.

En tant que maison de paix, nous invitons à encourager toute démarche d’éveil de la conscience, et donc de responsabilisation sur les enjeux de nos multiples choix quotidiens.

Cela concerne, chaque jour, nos choix de consommation.

Nous sommes le monde.        
        

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Servir la paix implique une façon de vivre consciente.
Et en particulier, rechercher une simplicité qui participe à l'harmonie de la vie.
La simplicité volontaire que nous vivons nous dévoile l'opulence de la vie, contrairement à ce que nous pourrions croire.
Tourner le robinet d'où s'écoule l'eau est un acte courrant, habituel, auquel nous ne prettons pas grande attention. Aller chercher l'eau au puit, c'est découvrir, par cet acte, la richesse de l'eau, c'est aussi prendre conscience de tout ce que cette eau va nous permettre de faire.

 

Nous développons notre état de conscience chaque fois que nous utilisons cette eau, afin de le faire au mieux. Par exemple, l'eau de rinçage des légumes va nous servir à nettoyer nos mains pleines de chaux dont nous venons d'enduire les murs, avant d'être décantée dans une bassine pour arroser les plantes....
La simplicité de vie, nous le constatons, nous amène chaque jour à plus de conscience dans le quotidien, plein d'une richesse insoupçonnée.
Il ne s'agit  pas de renoncer à l'eau du robinet , mais d'éveiller la conscience.

Penchez vous sur votre robinet, tournez le bouton délicattement pour qu'une seule goutte tombe, et regardez.........
Ne voyez vous pas cette opulence à votre disposition.
C'est ce que je vous souhaite.

 

 

 

Lettre des maisons de Paix

« Les maisons de Paix » contribuent à
l'édification d'une culture de paix

dans les consciences et dans la société.

 

Il y a toujours eu des individus qui voyaient clairement…(lisez ce texte)

 

« L’Occident moderne ne peut tolérer que des hommes préfèrent travailler moins et se contenter de peu pour vivre, comme la quantité seule compte, et comme ce qui ne tombe pas sous les sens est d’ailleurs tenu pour inexistant, il est admis que celui qui ne s’agite pas et qui ne produit pas matériellement ne peut être qu’un « Paresseux » ; sans même parler à cet égard des appréciations portées couramment sur les peuples orientaux…
Dans un tel monde, il n’y a plus aucune place pour l’intelligence ni pour tout ce qui est purement intérieur, car ce sont là des choses qui ne se voient ni ne se touchent, qui ne se comptent ni ne se pèsent ; il n’y a de place que pour l’action extérieure sous toutes ses formes, y compris les plus dépourvues de toute signification…
Cependant, plaçons-nous pour un instant au point de vue de ceux qui mettent leur idéal dans le « bien-être » matériel, et qui, à ce titre, se réjouissent de toutes les améliorations apportées à l’existence par le « progrès » moderne ; sont-ils bien sûrs de n’êtres pas dupes ?
Est-il vrai que les hommes soient plus heureux aujourd’hui qu’autrefois, parce qu’ils disposent de moyens de communication plus rapides ou d’autres choses de ce genre, parce qu’ils ont une vie plus agitée et plus compliquée ?
Il nous semble que c’est tout le contraire : le déséquilibre ne peut être la condition d’un véritable bonheur ; d’ailleurs, plus un homme a de besoins, plus il risque de manquer de quelque chose, et par conséquent d’être malheureux ; la civilisation moderne vise à manipuler les besoins artificiels, et, comme nous le disions déjà plus haut, elle créera toujours plus de besoins qu’elle n’en pourra satisfaire, car, une fois qu’on s’est engagé dans cette voie, il est bien difficile de s’y arrêter et il n’y a même aucune raison de s’arrêter. Les hommes ne pouvaient éprouver aucune souffrance d’être privés de choses qui n’existaient pas et auxquelles ils n’avaient jamais songé. Maintenant, au contraire, ils souffrent forcément si ces choses leur font défaut, puisqu’ils se sont habitués à les regarder comme nécessaire, et qu’elles leur sont vraiment devenues nécessaires.
Aussi s’efforcent-ils, par tous les moyens de gagner de l’argent, parce que c’est ce qui permet d’obtenir ces choses, et plus on en a, plus on en veut , parce qu’on se découvre sans cesse des besoins nouveaux ; et cette passion devient l’unique but de toute la vie…. ( René Guénon : La crise du monde moderne, paru en 1927)

 

Puissent les maisons de paix participer à l’éveil des consciences…